A l’ère des réseaux sociaux n’importe qui peut partager son avis et faire part de son expérience en particulier dans l’industrie touristique. Cet échange entre consommateurs a une grande influence sur la décision d’achat finale, de plus en plus de marques ont décidé de s’en servir et d’intégrer ce que l’on appelle les UGC dans leur stratégie de communication.
 

Qu’est-ce que l’UGC ? Pourquoi utiliser l’UGC ?

L’UGC (User Generated Content), en français contenu généré par les utilisateurs, désigne tout type de contenu (avis, photos, vidéos, posts,…) mis en ligne par les internautes au sujet d’un produit, d’une marque, d’une entreprise, ou d’un service. Avec l’explosion des réseaux sociaux, la démocratisation du voyage, et un smartphone omniprésent, l’UGC est devenu en quelques années l’allié marketing incontournable des acteurs du secteur touristique

Dans un contexte où la publicité traditionnelle, perçue souvent comme intrusive, suscite la méfiance, une publicité aguichante ou une publication dans un guide ne suffisent plus à promouvoir un produit touristique…pas plus qu’un site élaboré par le meilleur concepteur web. 

Les entreprises du secteur l’ont bien compris : leurs meilleurs vendeurs, c’est leur communauté d’utilisateurs : clients, voyageurs, touristes, visiteurs.

A travers leurs posts, likes, avis, photos, vidéos, et ratings, ceux-ci, en publiant leur expérience vécue, vérifiée, commentée, documentée, filmée, photographiée, ont le pouvoir de propulser une ville, un hôtel, un restaurant, un festival au top des must see, must do.

Il suffit ainsi à la marque de relayer à coût zéro (ou presque) sur ses propres médias le contenu de ses utilisateurs pour bénéficier d’un levier marketing percutant : une visibilité décuplée, une notoriété exponentielle, mais aussi une meilleure fidélisation de ses clients, dans un secteur où, par nature, la clientèle est de plus en plus sollicitée et la fidélisation un véritable défi.

Un tel impact est dû au fait que, contrairement au marketing classique perçu par le client comme manipulateur, l’UGC, comme le bouche à oreille, inspire confiance et rassure : il est perçu comme crédible car émanant d’utilisateurs réels. Il est formulé par des amis, parents, connaissances, ou anonymes, dans un langage compréhensible, incluant des émotions authentiques, des images “sans fards”. On s’y projette aisément.

Plus encore, que ce soit pour commenter l’image d’un plat dans un restaurant, ou la piscine d’un hôtel, l’UGC se prête bien à l’usage de superlatifs “Magnifique, Sublime, OMG…”. L’UGC a le “like” facile, et un potentiel viral certain.

Ainsi, Au-delà de la crédibilité accordée aux UGC, L’achat devient un moyen de “faire partie” d’une communauté d’utilisateurs, d’appartenir à un groupe, à certains égards privilégiés (des "happy few"), et de s’identifier à ses membres. 

Les témoignages individuels ainsi compilés constituent pour l’acheteur d’un service touristique un élément essentiel et direct de la décision d’achat : Il crée l’envie…

L’émergence de cette forme de communication, suscite des attentes auprès des consommateurs. Ceux-ci, en particulier les millenials, ne conçoivent plus la page web d’un service touristique, évènement, club de vacances, hôtel, sans, qu’à minima, y soit consacrée une section “Avis”, souvent elle-même segmentée par type de client et qui permet au potentiel client de s’identifier. 

En intégrant les UGC dans sa stratégie marketing, l’entreprise part à la rencontre de son public, le valorise, et capitalise sur des retours d’expérience qui lui permettront d'affiner son offre. L’entreprise touristique booste ainsi son image en montrant au consommateur qu’elle ne fait pas que “vendre du rêve” : Elle ne craint pas les retours de ses clients, elle “joue le jeu” de la transparence, et donc se positionne dans la tendance d’un marketing humain et “éthique”. 

L’UGC engage entre la marque et l’utilisateur une dynamique de dialogue continu. La communication n’est plus unidirectionnelle, imposée, ponctuelle, telle qu’envisagée par la marque unilatéralement, dans le cadre de sa stratégie marketing. Les utilisateurs deviennent de véritables partenaires de la marque, acteurs à part entière de son plan de communication.

Les statistiques sont éloquentes : 

 

Comment faire ? Étapes et pratiques pour mettre en place une campagne UGC

Si les exemples de campagnes UGC réussies sont légion, il en existe aussi qui, faute d’avoir été correctement menées, se sont avérées préjudiciables à la marque.

Pour qu’une campagne UGC soit réussie, il est primordial avant toute chose d’en définir l’objectif : Elle sera menée différemment selon qu’il s’agisse de fidéliser une clientèle existante, d’accroître la visibilité de la marque, de lancer un nouveau produit, ou d’acquérir une nouvelle clientèle. 

En second lieu, il faut identifier le public cible. Cette étape permet de faire le choix de la plateforme de diffusion la plus adéquate. Pour aller à la rencontre de ses potentiels utilisateurs, encore faut-il savoir où ils se trouvent. Il est donc indispensable d’avoir une connaissance approfondie des spécificités de chaque plateforme et de la visibilité qu’elle confère.

Ainsi, il est admis que dans l’industrie du tourisme, où le contenu image est déterminant, Instagram et Facebook sont les plateformes les plus performantes. Mais il faut pas oublier un autre réseau de l'image : Pinterest qui les concurrence directement sachant que, selon une étude réalisée par Pinterest Business, 75% des utilisateurs qui effectuent des recherches sur le réseau social concrétisent leur achat après avoir consulté des épingles publiées par des marques dans la catégorie voyage. Ainsi les amateurs de voyages ont le réflexe de se tourner vers Pinterest quand il s’agit de trouver de nouvelles destination, en effet le secteur du voyage est dans le Top 5 des recherches sur le réseau. 

CRT Bretagne Pinterest Tourisme Travel
 

Cette réflexion faite, il sera nécessaire de recenser l’UGC existant : La marque dispose-t-elle déjà d’un UGC ? Dans ce cas est-ce que L’UGC existant, correspond au message qu’elle souhaite promouvoir ? Sinon, quel contenu la marque souhaite-t-elle faire produire à ses utilisateurs ?

A travers des formats spécifiques (concours ou sondages en ligne, lancement de hashtags,) ou des requêtes très explicites, la marque oriente ses utilisateurs et les incite à produire le contenu qu’elle estime adéquat. 

Puis vient la question cruciale : Sous quelle forme la marque va-t-elle intégrer les UGC à ses médias ?

Va-t-elle se contenter de proposer au client d’émettre un rating sous forme d’une note ou d’étoiles ? Va-t-elle comme le géant de la location en ligne Airbnb, l’inciter à formuler un avis qualitatif ? Va-t-elle comme l’hôtel Tropézien de luxe Lou Pinet relayer son post dans ses stories ? Va-t-elle afficher ses commentaires sur les images qu’elle poste, ou comme certains Offices du Tourisme (comme Croatie Tourisme ou Nice Tourisme) initier un hashtag librement indexable ? Va-t-elle opter pour tout cela à la fois ?

Le degré d’implication du public dans la campagne est variable et l’impact de chaque stratégie sera différent. 

 

Enfin, l’efficacité de la campagne UGC doit être mesurée. Toute entreprise dispose d’une multitude d’indicateurs lui permettant d’en connaître avec précision l’impact : temps de navigation, volume du trafic, taux de conversion, retours sur site après une première navigation, etc....

L’exploitation de ces données est essentielle pour comprendre les attentes du public, ses motivations, et pour affûter en conséquence une stratégie d’intégration des UGC dans un plan marketing.

 

UGC vs BGC : Avantages et inconvénients

Les BGC (brand generated content) omniprésentes dans les stratégies marketing classiques comportent de nombreux avantages et ont le mérite d’avoir fait leur preuve. Grâce à du contenu véritablement original, puisque vous l’aurez produit vous même, vous pourrez travailler sur votre image de marque et faire en sorte de vous distinguer de vos concurrents. Chez Ooshot nous sommes persuadés que les photographies de commande peuvent faire figure d’oeuvres d’art et que par des contenus visuels originaux ( car, en effet, les BGC ne sont pas tirées des photos achetées sur des banques d’images), il est possible de toucher le consommateur et par ricochet ancrer sa marque dans son esprit, ce qui in fine permettra booster son chiffre d’affaire. Ceci est notre conviction, nous avons par ailleurs lancé Ooshot Award en 2018 pour récompenser les meilleures photos de commandes et mettre à l’honneur des oeuvres bien souvent sous-estimées car à visée commerciale.

Contrairement aux UGC, les BGC permettent d’avoir à disposition avec tous les droits d’utilisation afférents du contenu de qualité professionnelle. Il faut également être conscient que les BGC, à l’inverse de ce que l’on pourrait penser, n’inspirent pas moins confiance que les UGC. L’expertise qui se cache derrière vos contenus originaux doit rassurer le consommateur et donc augmenter les intentions d’achat comme le montre cette thèse. Une sorte d’échange se créera entre vous et les acheteurs potentiels qui à travers des informations fiables, que vous fournissez vous même, auront l’impression d’entrer dans les coulisses de la marque.

En utilisant les BGC la prise de risque sera moindre et vous pourrez garder la maîtrise de votre image en toutes circonstances. L’UGC perd alors ses avantages lorsqu’il en résulte une perte de contrôle totale de la marque sur son image, comme cela a été le cas pour McDonald's aux Etats Unis en 2012, dont la campagne UGC avec son hashtag #McDStories s’est avérée désastreuse. La censure opérée alors à posteriori devient préjudiciable et jette le discrédit sur la marque.

Gardez à l’esprit que le public est habitué aux BGC, ce qui n’est pas nécessairement le cas des UGC. Il risquerait d’en résulter, dans le cadre d’une mauvaise utilisation, une perte de confiance de la part des consommateurs qui pourraient soupçonner les marques d'utiliser et de manipuler des UGC à leur profit. Dans ce cas là, les BGC continuent d’inspirer davantage confiance. En réalité, tout est une question de mesure c’est à dire de trouver le point d’équilibre entre invitation à la participation de vos clients et réalisation de vos propres photos et vidéos pour que votre image de marque soit optimisée selon vos objectifs initiaux. 

Il est vrai que les visuels générés par les utilisateurs ont, pour certains internautes, une réelle authenticité et donc une fiabilité supérieure : Les sourires y sont plus sincères, les prises plus spontanées, le cadre plus réaliste. 79% des consommateurs se considèrent ainsi plus influencés par les visuels générés par des utilisateurs, notamment en ce qui concerne le tourisme. D'ailleurs, le taux de conversion moyen des visiteurs ayant vu du contenu généré par les utilisateurs est de 161% supérieur à celui de ceux qui ne l'ont pas vu.

Bien sûr, les visuels UGC n’ont pas nécessairement la capacité de susciter le même désir, la même projection, ou de transmettre les valeurs propres à une marque qu’une image créée par un professionnel. Néanmoins, ces visuels générés par les utilisateurs constituent pour une marque touristique un vecteur de persuasion puissant. Ils ont un caractère unique, exclusif, inédit. Aucune marque n’en aura d’identiques puisqu’ils sont propres aux clients de la marque.

D'ailleurs, avec, à titre d’exemple, plus de 350 millions de photos sont publiées quotidiennement sur Facebook, les entreprises n’ont plus à se soucier de la disponibilité d’images promotionnelles. Non seulement les clients sollicités dans le cadre de campagnes UGC (concours, hashtags, etc.…) ne se font pas prier pour y participer, se prêtant volontiers à ce jeu valorisant. Un atout certain pour une marque qui, sans devoir mobiliser une équipe marketing, dispose ainsi sans délai d’un contenu promotionnel intarissable et gratuit. Un gain de temps, d’argent, et de ressources.

L’aspect  "sans filtre" des images UGC suppose que la qualité du contenu soit scrupuleusement vérifiée, d’où la nécessité qu’un modérateur intervienne pour sélectionner les images pertinentes, celles qui ne sont pas de nature à compromettre l’image de la marque.  

L’utilisation des UGC pose aussi certaines questions juridiques telles la question de la propriété des images produites, ou celle des autorisations systématiques qu’il sera nécessaire d’obtenir de chaque utilisateur avant d’exploiter son image. 

 

Quelques exemples 

Les acteurs de l’industrie touristique ont rapidement saisi l’intérêt que représente l’utilisation des UGC dans leurs campagnes promotionnelles, en complément d’un marketing publicitaire traditionnel. Les Offices du Tourisme ont surfé sur la tendance, pour mettre en avant une destination, attirer les touristes, et se créer une communauté de visiteurs. Ainsi, la Malaisie, qui ambitionne de concurrencer l’industrie touristique de la Thaïlande voisine, a lancé en 2020 sa campagne web “Truly Asia Malaysia” visant à se positionner comme LA destination à visiter en 2020. 

 

A travers une expérience numérique améliorée et l’intégration du contenu expérientiel de ses visiteurs, la campagne a pour objectif  de faire connaître aux touristes locaux et étrangers les attractions touristiques du pays, les destinations à y visiter, sa gastronomie, et les choses incontournables à y faire.

Le site web de la campagne comporte une section “Insta Worthy” (“Instagrammable”) alimentée par les UGC des visiteurs avec la chance d'avoir des photos et vidéos taguant le compte de l’Office du Tourisme de Malaisie (@malaysia.truly.asia),et incluant dans leur légende les hashtags  #VisitMalaysia2020, #MalaysiaTrulyAsia et #CutiCutiMalaysia, qui y figure. Crédit en sera attribué à l’utilisateur y ayant contribué. 

L’Inclusion de cette section “Instagrammable” permet ainsi à la destination, entre autres, de renforcer ses liens avec la communauté de visiteurs, les millennials en particulier. 

Par ailleurs, lorsque le marché est saturé et que le secteur rencontre des défis structurels comme c’est le cas  de l'hôtellerie de luxe, des campagnes plus innovantes et plus percutantes doivent être envisagées. Ainsi, en 2018, le groupe hôtelier Kimpton, propriétaire de 65 destinations aux Etats-Unis, interpelle sa communauté de visiteurs en encourageant leur expression directe, à travers l'aménagement d’une de ses chambres du Kimpton Los Angeles, la “Room 301conçue comme un espace interactif favorisant le lien humain authentique, où le visiteur se recentre sur lui-même et se connecte véritablement aux autres.

Le visiteur est invité à témoigner de son expérience immersive à travers plusieurs supports mis à sa disposition (tableau à feutre, ipad, etc…), à laisser des messages, à partager en ligne et avec les autres visiteurs, passés et futurs, ses photos, ses vidéos, ses playlists Spotify, ses expériences personnelles, à faire part de ses doutes, de ses émotions, à noter ses confessions… l’expérience est ensuite mise en ligne sous le hashtag #stayhumanproject.

 

Cette campagne, plébiscitée par le public, a poussé le groupe à étendre l’expérience à 20 hôtels du groupe. Les visiteurs de la Chambre 301 sont invités à s’y détendre, à se connecter aux autres, mais surtout, à publier leur expérience en ligne. Le séjour à l’hôtel devient une expérience holistique mémorable, interactive, Instagrammable.

La marque crée un lien avec sa communauté en anticipant les attentes de son public, ses aspiration à lâcher prise, et à développer un lien profond aux autres.

Airbnb, le géant de la location en ligne, a fait des UGC l’essentiel de sa communication sur les réseaux sociaux. La marque est inconditionnelle de l’intégration des UGC, notamment sur Instagram, ou sévit son public cible, les millennials. 75% du contenu Instagram de la marque est fourni par les abonnés eux-mêmes. La marque y interagit quotidiennement avec des milliers d’utilisateurs de par le monde, partageant leur contenu, échangeant avec de potentiels clients, interrogeant les followers et leur adressant des suggestions.

 

Airbnb a fait le choix d'y faire figurer les plus belles photos d’appartements ou logements, saisies par les locataires eux-mêmes. Sur son compte (@Airbnb), la marque expose en photos ou vidéos toute la variété de logements proposées à la communauté sur son site. AirbnB retransmet ces images d’une façon totalement inclusive et honnête, commentant le visuel, révélant l’histoire derrière la photo, créditant l’hôte, et renforçant ainsi encore un peu plus le lien communautaire. 

Ainsi, les UGC doivent être complémentaires des BGC contrairement à ce que l’on pourrait penser à prime abord. Utiliser les UGC dans sa stratégie marketing ne signifie pas que la marque perd totalement le contrôle de son image. Bien au contraire, elle a tout intérêt en s’en saisir et à se l’approprier pour susciter la confiance et ainsi booster son chiffre d’affaire. Comprendre la nécessaire complémentarité entre UGC et BGC revient à appliquer les règles de la communication à 360° à la production d’images pour les réseaux sociaux.

 

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